Selon des travaux ayant montré l'impact du cannabis sur de multiples symptômes psychotiques, nous pensons que la désorganisation de la pensée serait également impactée par la consommation de cannabis chez des individus sans trouble psychotique, des individus ayant subi un premier épisode psychotique, et des individus souffrant de schizophrénie.
Cette désorganisation est un trouble qui affecte le processus de pensée, le langage et la communication. C’est un symptôme clé de la schizophrénie, mais il peut aussi être présent chez des individus sans trouble psychotique. Il s’agit d’un des plus forts prédicteurs d’une transition vers la schizophrénie chez des individus à risque. Le cannabis étant un facteur de risque important de développement d’un trouble psychiatrique chez ces mêmes individus, il apparaît pertinent d’explorer le lien entre désorganisation et cannabis.
Dans cette méta-analyse rassemblant 19 études, nous avons pu observer que les individus consommant du cannabis de façon régulière ont un score de désorganisation (mesuré par plusieurs échelles) plus élevé comparé aux individus ne consommant pas de cannabis.
Nous en concluons que le cannabis est un facteur associé à la sévérité de la désorganisation de la pensée chez des individus sains, chez ceux ayant fait un premier épisode psychotique, et ceux souffrant de schizophrénie.
Article co-écrit par Mathilde Argote, Guillaume Sescousse, Jérôme Brunelin, Eric Fakra, Mikail Nourredine et Benjamin Rolland
Paru dans la revue Nature Schizophrenia:
